mardi 31 juillet 2007

Le mouridisme


Bon alors ça c'est un gros sujet. Voyez ces dessins, on trouve ces deux portraits dans toute la ville. Ce sont des dessins réalisés à partir de photographie. Il s'agit de Cheikh Ahmadou Bamba aussi appelé Serigne Touba (en blanc) qui est le fondateur du mouridisme, l'Islam local et Ibrahima Fall (en noir) 40ème disciple de ce dernier et créateur du Bayefallisme

Ce sont les deux personnages principaux de la religion ici. C'est vraiment particulier et je crois spécifique au Sénégal. Il y a dans les pratiques locals beaucoup de chants et de danse, et une importance particulière des marabouts.

Serigne Touba fait l'objet d'un culte. J'entend souvent Pape dire "dieureudiefe Serigne Touba" en fin de journée quand il est fatigué. Et souvent on m'a dit que le partage était une des vertues du mouvement baye fall. On partage tout, même les cigarettes. Ceux qu'on appelle les baye falls sont en général des jeunes gens vêtus d'assemblage de vêtements qui marchent pieds nus, portent des locks sous un bonnet et font l'aumône. Ils ne font ni la prière, ni le ramadan.

Voilà, il y a énormément de choses à dire là dessus, et c'est assez difficile de comprendre à quel point la religion imprégne la vie ici. Je n'ai jamais vu un sénégalais se dire athé. Mais c'est très loin de ce que l'on peut imaginer des pays islamique. J'essaierais de raconter au fur et à mesure ce que je vois qui se rattache au mouridisme dans ma vie ici.

Petite ballade pour rentrer chez oim


D'abord je me gare tranquille, sur le trottoir... Sérieusement, ces cadavres de camions et de machines agricoles sont posés juste à côté de chez moi. Ils sont là depuis je ne sais combien de temps. Ca me fait penser à quelque chose qu'avait dit Kapuscinski dans son livre Ebene. C'est le fait qu'en Afrique, on n'a pas même rapport aux objets de l'environnement. Là où en France le truc aurait été foutu à la casse depuis longtemps, il peut rester des années ici. Tout le monde s'en fout, ça ne change rien. C'est un peu la même chose avec les déchets. Il y a apparement un service qui s'en occupe mais il y a plein de déchet partout. On s'en tape...

Ensuite voilà ma rue ! Au bout le fleuve. C'est Corniche. La maison est au niveau des gens qu'on distingue, mais de l'autre côté.

Et voilà la porte, vous êtes arrivés !

lundi 30 juillet 2007

Les chants religieux...


Après que la pluie eut cessée, je suis allé à Léona. On organisait des "chants religieux" pour la réussite au bac de Tidiane. Et ce fut assez extraordinaire. Ca commence (en retard ;)) par des chants d'un groupe d'homme. Puis d'un groupe de femme. Ensuite, les hommes viennent et se mettent à tourner autour d'un groupe d'homme en chantant. Ensuite viennent les jembe, et là tout le monde se met à danser. Les hommes aux millieu, les femmes près des sièges où elles étaient assis. Certains sont en transe, et l'énergie deployée est fantastique. C'est difficile d'embrasser ça à travers des mots, mais c'est selon moi une manifestation religieuse extrémement puissante, une expérience du mystique à travers les autres, le chant et la danse. Je crois que c'est assez caractéristique du mouridisme (dont je parlerai à l'occasion) et donc du Sénégal. C'était formidable à voir. Tout le monde est rentré chez soi à 5h du mat', après un dernier couscous offert par la famille.

Il pleut !


Hier c'était la première pluie de l'hivernage. C'était assez surprenant. Le ciel a pris une couleur sombre, l'air est devenu ocre comme le sol. Il y a eu des bouffées de vent, les gens ont vidés les rues. Je suis sorti en courant acheter de la bière, et les premières gouttes se sont mises à tomber, doucement d'abord puis ce fut la vraie averse. Le sable de beige est devenu marron. L'athmosphère a changé.
C'est marrant comment la météo peut surprendre quand on ne connait pas ses effets.
Heureusement la pluie n'a pas duré...

samedi 28 juillet 2007

Ma chambre


Voivi ma chambre, et plus particuliérement mon pieux. Avec l'incontournable ventilateur, qui tourne toute la nuit. C'est un peu le bordel j'avoue...

Le klinet


Alors ça c'est de la balle. C'est le produit qui fait tout : linge, sol, vaiselle. Comme quoi, les monsieur propre et autres ariel se foutent bien de notre gueule avec leurs produits spécialisés...

Le balais


Voilà un autre instrument, qui fait peut être moins partie de ma vie quotidienne.

C'est l'occasion de parler d'une différence avec la vie en France : la façon de considérer le sol. Ici dans la plupart des maisons et dans la rue, on jette les choses au sol. Déchets alimentaires ou mégots. Peut être que ça vient, sans vouloir être trop simpliste de la "case africaine" où le sol était en terre.

Mais on peut considérer ainsi le sol de la maison à la condition de passer le balais réguliérement. Ce sont les femmes qui font ça, à l'aide de ce genre de balais (celui ci est un peu perfectionné avec le recouvrement de partie basse). Elles se plient en deux et balaient. Il faut dire aussi qu'il y a un autre paramètre qu'il faut prendre en considération vis à vis du sol : c'est le sable. Il s'insinue partout, et les ménagères livrent un combat sans fin contre lui pour le faire sortir chaque jour de la maison.

Mes tongs


Alors j'aborde une série de sujet d'un intérêt peut être un peu limité : quelques petites choses de ma vie ici.

Tout d'abord mes tongs. Comme vous le voyez, j'ai fait mon sac un peu vite, j'ai pris deux tongs différentes : une à Allistair, l'autre à moi. Heureusement j'ai pris un pied droit, un pied gauche.

Je dois vous dire qu'elles sont de grands compagnons des kilomètres que je fais ici. Elles ne me quittent pas. Je perfectionne même un bronzage string au niveau des pieds.

mardi 24 juillet 2007

Rendons leur l'appareil !


Il s'agit d'un des projets pour lesquels je suis ici à Saint-Louis. Il consiste dans le fait de proposer à des habitants de Saint-Louis qui peuvent avoir des rapports avec les touriste de prendre ces derniers en photo. Cela pour essayer de renverser le rapport qui existe avec le touriste où l'appareil photo est rarement partagé. A travers ces rencontres, on essaye d'imaginer une autre façon d'être touriste, sans culpabilisation, mais avec un respect de l'autre et notamment le respect du droit à l'image.

Je met ensuite les photos en ligne sur un blog pour qu'il puisse y avoir un suivi de chaque côté.

Voici le lien : http://rlapp.blogspot.com/

lundi 23 juillet 2007

"Antwan réponds à..."

Plusieurs fois j'ai entendu cette phrase. "Réponds à machin". Ce qui est marrant, c'est que c'est dit sans aucun reproche. Aucune remarque sur le fait que je n'ais pas entendu machin m'appeler. C'est en fait un peu l'image du lien qui existe ici. Les gens qui passent, peut importe qui ils sont, sont des liens entre les personnes présentes. C'est particuliérement frappant quand c'est quelqu'un que je ne connais pas qui me dit de répondre à une petite qui m'appelait et que je n'ai pas entendu. De plus ici quand on appelle quelqu'un, il est sensé venir. Ceci évidemment selon une hiérarchie. Du plus jeune au plus vieux. Et en général ce sont les femmes qui se déplacent.
Et pour le prénom "antwan" c'est plus ou moins la transcription phonétique de ce que donne mon prénom ici.

vendredi 20 juillet 2007

Acheter des billets au stade

L'autre jour j'étais au stade, pour voir un match de l'équipe des HLM (0-0 ils sont gagné aux tirs au but). Je patiente devant le stade avant l'ouverture du guichet. Quand ce dernier ouvre, je me rend compte qu'il est pris d'assaut par les spectateurs. Les deux ouvertures sont remplis de bras tendant l'argent destiné au billets. Pas moyen d'approcher. D'autant plus que les gens qui sont à distance de ça donnent leur argent à ceux qui sont dedans pour qu'ils leur prennent leur place. Ma rationnalité d'européen a été franchement irritée. Mais pourquoi ils prennent pas leur place l'un après l'autre, ça irait trois fois plus vite et on serait pas obligé de se bousculer. En fait en y refléchissant 5 minutes, je me suis dit que ça relevait encore des différences qui existent avec l'Europe. Il y a le fait de ne pas répugner à être aglutinés pour prendre un billet. Il y a aussi l'impression que les billets peuvent manquer (alors que ce n'est pas le cas), comme si cet état de pénurie était un mode de vie. Franchement, je sais pas s'ils enseignent la théorie des jeux ici, mais ça doit être assez drôle. Finalement, moi qui répugne à doubler les gens dans les queues, je me suis fait une place, j'ai foutu mon bras à l'intérieur du guichet avec mes 100 F, et j'ai eu mon billet sans souci.

La Chacala !!!



Je vous avais parlé des telenovelas qui passent sur RTS1. Et bien je crois que celui ci est mon préféré. C'est La Chacala ! En gros c'est un feuilleton, avec comme particularité de taper dans le fantastique. J'ai pas compris l'histoire, mes visionnages étant vraiment partiels, mais je pense bien qu'il s'agit en gros d'une "lutte entre le bien et le mal". Y a une meuf, avec une coupe des plus moches, une sorte de casque peroxydé qui semble un peu schyzo. La grande particularité, et ce qui fait le charme à mon goût de ces séries c'est le doublage particuliérement réussi. Je ne sais comment le décrire, mais on a l'impression que ce sont des simples d'esprit qui lisent un texte à haute voix, avec des poussées d'émotions dans la voix, autant déplacées que mal jouées. Bref, un must ! Les autres titres phares sont "Les couleurs de l'amour", où il y a une affaire de don de rein pas très nette, et "Barbaritas".

samedi 14 juillet 2007

Y a des moments...


...je me prend pour Chirac, à force de serrer des mains aux gamins que je croise. Je n'ai peut-être pas le même bagoût que notre ex-roi, mais en tout cas j'ai un certains succès auprès des moins d'1 mètre : "toubab ! Toubab !", j'y ai droit à presque chaque sortie (j'exagère un peu ;)).

La télé


Aujourd'hui sur la RTS (radio télévision sénégalaise) j'ai vu un sujet trop fort ! Il y a des gens qui ont manifesté devant les locaux de la télé à Dakar pour dire qu'ils étaient très contents des programmes. Ils reprennaient le slogan de la chaîne "Ravis Tous les Soirs", et remerciaient pour la qualité des programmes.
Moi personnelement, j'irais pas manifester pour dire que c'est de la balle. Ils passent essentiellement des "télénovellas" plus que nazes, et des retransmissions de trucs sportifs. Il y aussi eu une émission sur le parcours du Sénégal à la coupe du monde de 2002. Le jour de la victoire contre la France est limite fêté chaque année ! Reste un ton différend, et quelques émissions drôles comme le citizen game, où un présenteur affable pose des questions en français à des jeunes autour du sponsort de l'émission ("que signifient les couleurs du logo de notre sponsort x ?") ou sur des sujets comme la technologie ("à quoi sert une souris, une clef USB ?").

mardi 10 juillet 2007

Celui qui ne savait pas faire de capoeira...


A la plage, je me suis lancé dans une figure de capoeira. Echec complet, à huit reprises, je me suis ecrasé comme une merde sur le sable... Après un mec de 16 piges est venu me voir, et il l'a fait nickel devant moi, finger in the nose...

Ce soir on sort...


...avec César et Trésor !
Samedi on est allé en boîte, au Biblos ! Il faisait genre carrément chaud dans la boîte, mais c'était très sympa. C'était soirée international, mais on a quand même eu droit a du Youssou Ndour (doit y avoir un quota). J'ai aussi assisté à l'élection de miss et mister bo/bel gosse de la boîte. J'ai hésité à me lancer, mais j'étais pas trop dans le profil je crois. C'était plutôt grand black baraqué en T shirt moulant. C'est pour la prochaine fois, je continue les pompes !

samedi 7 juillet 2007

La communication


J'essaye de prendre en photo les affiches, pancartes etc. que je croise. C'est une façon un peu décallée d'avoir un aperçu du pays. Cette pancarte par exemple est assez marrante. Elle montre la licence avec laquelle est utilisée la langue française ici. Ce qui parait compréhensible au vu du rôle qu'elle joue. Langue du colon, du toubab, aujourd'hui langue de l'école, synonyme souvent de punition, elle mérite qu'on la tire un peu, qu'on la bouscule !

Ici, on chronomètre pas


En parlant avec Tidiane, le petit frère d'Insa, j'ai repéré une occurence qui m'a paru significative. Une fois qu'il faisait le thé (c'est son boulot à Léona), je lui demandais combien de temps il fallait laisser sur le feu. Il me répondis "j'ai jamais chronométré". Une autre fois, on allait voir son prof particulier. Il me disait qu'il payait 5000 F pas mois. Je lui demandais combien d'heure de cours il avait pour ce prix là, il me répondis comme si je venais de lui dire une énormité "il chronomètre pas".
C'est comme si cela décrivait un peu la relation au temps d'ici. On chronomètre pas, c'est à dire qu'on établis pas de limite temporel exogène, qu'on ne mesure pas la performance. C'est vraiment à l'opposé de commment fonctionne le temps en France, où tout me semble calibré dans le temps...
Je vous dit si j'en comprend plus.

mercredi 4 juillet 2007

Y en a qui font du sport


Dans le cadre de ma préparation physique pour l'instant inexistante aux 20 km de Paris, j'ai tapé un basket avec les filles du programme. Résultat des courses, je n'ai pas mis un panier, et avec mes deux coéquipière, on s'est fait sortir trois fois de suite 3 à 0. Y a du boulot quoi...

Une idée de l'ampleur


Voilà un aperçu des mômes présents sur le programme PROGRESS d'ASSCAN. Ca fait du monde hein ???

Zizou for ever


Roo, hier soir, à Léona, dans la famille d'Issa, ses frère m'ont sorti le dvd de Zidane "Comme dans un rêve". Putain ils le connaissent par coeur aussi, ça fait plaisir ! Comme quoi, il ya des références communes quoi !

La cuisine

La sénégalaise...


Sacré moi toujours à déconner... Bon au départ c'est Farma la soeur d'Issa qui m'a fait enfiler ses vêtements de sortie.

lundi 2 juillet 2007

La bouffe est arrivée


Ici, on mange en rond autour d'un plat. Les locaux (enfin la plupart je crois) mange avec la main. C'est très technique, il faut faire une boulette avec le riz et la sauce dans la main. J'ai essayé mais j'ai tout de suite laché l'affaire, car ils prévoient des cuillères pour les toubabs. Cette façon de manger est super conviviale. Dès fois les femmes font des petits bouts de viandes avec les mains qu'elles distribuent sur les côté. On ne s'assoit pas en tailleur pour ne pas prendre trop de place, mais sur ses talons, on une jambe sur le côté, ou sur des petits tabourets.
Les plats sont essentiellement à base de riz (pour ce que j'en ai vu). Ce sont les femmes qui préparent le repas, et il y a souvent du monde qui passe manger, en tout cas c'est le cas chez les Diagne, la famille d'Issa où je suis déjà allé plusieurs fois (j'y retourne demain !). L'accueil y est magnifique. La maman s'autoproclame "la maman du sénégal", dans cette "maison des toubabs". Tout le monde l'appelle Maman.

Les gamins


Issa (1çe) dirige un programme qui s'appelle PROGRESS (programme de réussite scolaire par le sport). Dimanche 1er juillet, c'était la journée de cloture du travail du dernier trimestre. Les enfants ont fait une pièce de thèâtre sur la palu. C'était top de la balle ! Là, c'est avant que la bouffe arrive (thiebouyap : riz avec la viande, super super bon).

Le patron


Alors on peut croire qu'il s'appelle Issa, mais en fait ici, c'est Ainsse, ou Inçe, bref 1sse.

La plage


Je vous avez parlé de la plage : voici l'équipe présente ce jour là !

L'avion



Voici une image importante que je peux enfin mettre : mon avion de Lisbonne à Dakar !